Le défi est de taille, mais le jeu en vaut la chandelle. En cas de victoire du Betis Séville face à Barcelone, mercredi en match en retard de la 15e journée (21h00), Luis Fernandez et ses hommes sortiraient de la zone rouge pour la première fois depuis le 2 décembre. Les Catalans, qui viennent tout juste de reprendre leur siège de leader, devant le FC Séville et le Real Madrid à la différence de buts, espèrent toutefois ramener quelque chose pour être sacrés plus clairement champions d'automne. Quoiqu'il en soit, c'est sûrement le meilleur moment pour les rencontrer.
Malgré leur victoire face à Tarragona (3-0), dimanche, les hommes de Rijkaard sont aujourd'hui à des années-lumière du jeu léché et ultra-offensif qui les avait conduits à la consécration en Ligue des champions, l'an passé. Le score de dimanche se révèle d'ailleurs flatteur au final, tant leur performance a semblé terne. Avant cela, les Catalans avaient enchaîné trois matches consécutifs sans la moindre victoire, une première cette saison. Pire, la défaite peu glorieuse dans le derby catalan, il y a dix jours sur la pelouse de l'Espanyol (1-3), a même eu pour conséquence de faire perdre son sang froid à Frank Rijkaard, d'ordinaire si calme. Après avoir brisé d'un coup de poing rageur la partie en plastique de son banc de touche, il a ensuite avoué en conférence de presse que le Barça «ne tenait pas ses promesses».
De son côté, le Betis va mieux. Hormis le naufrage à Osasuna (1-5), le club a retrouvé avec l'arrivée de Luis Fernandez des résultats plus conformes à ses ambitions (le club s'était notamment fait connaître en recrutant Denilson pour plus de 200 millions de francs en 1998). Tombeur, pour sa première sortie, du Celta Vigo (1-0), l'ancien technicien parisien a depuis réussi la performance d'éliminer le Real Madrid de la Coupe du Roi (0-0, 1-1) avant d'arracher le nul face à Santander, dimanche (1-1). Fernandez connaît trop bien les exigences de la lutte pour le maintien, arraché avec l'Espanyol Barcelone en 2003-2004, pour ne pas mesurer l'importance d'une victoire. Tant au point de vue psychologique que mathématique : le Betis grimperait alors à la quinzième place. Avec le retour de son attaquant brésilien Robert pour épauler Rafael Sobis, il a des raisons d'y croire. B. Ro.
dac